Paris, le 10 juillet 2015
Lutte contre le Chômage : l’OCDE conseille le fouet à la France
- Écrit par Economie Matin – Paolo Garoscio
Alors que la France fait face à une période de chômage jamais vue de son histoire, avec des records battus chaque mois et un gouvernement qui tente toujours de faire avaler la pilule aux Français, voilà que l’OCDE s’en mêle. Dans un rapport publié ce jeudi 9 juillet 2015 elle conseille à la France d’être plus dure avec les chômeurs, de plus les contrôler et de mieux les sanctionner.
Inciter le retour à l’emploi… par la force ?
Il semblerait que pour l’OCDE les chômeurs soient au chômage car ils ne cherchent pas assez bien un emploi. Ce ne serait donc ni la faute à la conjoncture, ni au manque d’offres, ni même aux entreprises qui demandent des CV longs d’un kilomètre et surtout pas la faute à Pôle Emploi dont l'(in)efficacité n’est absolument plus à démontrer.
Non, c’est la faute aux chômeurs qui ne cherchent pas assez bien un travail. Alors quoi de mieux que les punir ?
Pour l’OCDE si la France a un taux de chômage bien plus élevé que la moyenne des ses pays membres, qui s’établit à 7%, c’est car les chômeurs ne sont pas assez contrôlés. Ce n’est pas pour rien que Pôle Emploi va renforcer les contrôles et radier en masse dès la rentrée… le taux de chômage va mathématiquement baisser comme ça.
Trop d’allocs et pas assez d’incitations
Selon l’OCDE, c’est simple, les allocations chômage, qui représentent 1,41% du PIB du pays contre 0,92% en moyenne dans l’OCDE, et les politiques de retour à l’emploi (0,87% du PIB en France contre 0,55% en moyenne dans l’OCDE) devraient permettre au chômage de baisser.
Mais « un système d’allocations aussi généreux ne peut être durable que si les chômeurs reçoivent les incitations et le soutien dont ils ont besoin pour les aider à retrouver rapidement un emploi et si leur recherche d’emploi est convenablement contrôlée ».
Améliorer le contrôle donc, ainsi que l’applicabilité des sanctions. Le système de sanctions acuel est « inadapté » et difficilemet applicable pour l’OCDE. A noter, tout de même, que l’OCDE marque un point en estimant que « la lourde charge de travail des conseillers du service de l’emploi ne leur laisse que rarement le temps de suivre correctement les efforts de recherche ».
Pas sûr que les nouveaux contrôles de la rentrée vont les aider.
EcoQuick – Paolo Garoscio